19/09/2015

Libertad, Obsession

Il expédia quelques affaires et, pour se distraire, pensa à voir sa maîtresse. Chemin faisant, il acheta un bouquet qu’il lui offrit.
Elle sourit, voyant parmi les fleurs comme un billet doux : « Des vers, maintenant ? » dit-elle.

La prostitution est le déversoir du trop-plein des bourgeois.
Du fils de pauvre on fait l’esclave et de sa fille la courtisane.
Vive l’anarchie !


Elle lui jeta son bouquet à la face et le chassa. Honteux, fatigué, il rentra chez lui ; la porte avait repris son aspect ordinaire.
Or, rentrant dans son salon, sa femme dit : « Vois cette potiche que je viens d’acheter, une occasion. » Il la prit, la tourna, la retourna ; un papier tomba :

Luxe du bourgeois est payé par le sang du pauvre.
Vive l’anarchie !


Albert Libertad, Le Libertaire n° 144, 28 aout - 3 septembre 1898.

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