21/06/2015

Libertad, Le culte de la charogne

«  Comment pourrait­on con­naître la vie alors que les morts seuls nous dirigent ? [...]
Il faut jeter bas les pyramides, les tumulus, les tombeaux ; il faut passer la charrue dans le clos des cimetières afin de débarrasser l’humanité de ce qu’on appelle le respect des morts, de ce qui est le culte de la charogne. »

Albert Libertad, l’anarchie, 31 octobre 1907.

REJET DU PASSÉ, rejet des germes de mort ou de putréfaction qui empoisonnent déjà le futur, sont indissolublement liés : tel est le sens de la haine que porte Libertad au « culte de la charogne », dont toute la vie quotidienne subit l’envahissement : « Les morts nous dirigent ; les morts nous commandent, les morts prennent la place des vivants. » Jamais peut-être l’essence morbide de la démocratie, dans ses manifestations apparemment les plus disparates, n’a été perçue avec une telle lucidité.
Roger Langlais, préface à Libertad, Le Culte de la Charogne et autres textes, Éditions Galilée (Paris), mai 1976.

Brochure 12 pages A5 téléchargeable sur Infokiosques.net

15/06/2015

Zerzan, Pourquoi l'espoir ?

Il est assez à la mode, parmi les anarchistes aussi, de se moquer de la notion d’espoir, de disqualifier explicitement toute chance de victoire finale sur la domination et l’oppression. Desert arbore cette perspective sur sa couverture : « Dans nos cœurs, nous savons tous que le monde ne sera pas "sauvé" », et répète cette déclaration deux fois encore dans les premières pages. La civilisation persistera. Il est temps de renoncer aux « batailles ingagnables ». De cette façon, la misère du choc émotionnel et la désillusion seront évités et nous serons tous beaucoup plus heureux (!). Le groupe mexicain de type Unabomber, Individualidades teniendo a lo salvaje (ITS), affirme aussi fermement qu’il n’y aura pas de victoire. « Nous ne croyons pas que cela soit possible », proclament-ils à plusieurs reprises.

Mais c’est possible. Notre victoire contre la maladie de la civilisation n’est nullement garantie, évidemment, mais elle est clairement possible. Je préfère ce que Kierkegaard a dit de l’espoir : « C’est la passion pour le possible ». Plus audacieux, qu’est-il advenu du « demandons l’impossible » ? Quand nous refusons la victoire, n’en sommes-nous pas au Game Over ?

John Zerzan, Pourquoi l’espoir ?

Brochure 8 pages A6 téléchargeable sur Infokiosques.net